Kounoune : le nouvel eldorado des primo-acquéreurs de biens immobiliers

S’il vous est arrivé de sortir de la capitale, au-delà de Keur Massar, à la sortie numéro 9 de l’autoroute à péage ou par la nationale numéro 1 ou tout, récemment par la voie de dégagement nord en allant vers le Lac Rose, vous avez certainement remarqué des paysages gris, marqués par des maisons en construction. Ne soyez pas étonné, vous êtes toujours à Dakar et spécialement à Kounoune.

Située à 27 km du centre-ville de Dakar, Kounoune, autrefois petit village Lébou de moins de 3 000 habitants, perdu quelque part à l’ouest de Rufisque, est aujourd’hui une banlieue à part entière où plusieurs entrepreneurs dans l’immobilier font recette. Pour comprendre cet engouement, il faut remonter à 2007.

Pour la petite histoire

En 2007, l’ancien président de la république du Sénégal, Maitre Abdoulaye WADE ambitionne de doter le pays d’un aéroport de dernière génération répondant aux normes internationales. Son projet, il veut le concrétiser à Diass, ville située à 47 km de Dakar dans le département de Thiès. Ce projet devrait s’accompagner d’un autre tout aussi ambitieux à savoir un nouveau pôle urbain à Diamniadio, à 30 km de la capitale. Cette nouvelle ville devra permettre de désengorger Dakar.
Le projet, quand bien-même surréaliste pour beaucoup de sénégalais, a suscité un intérêt pour une frange de la population qui y ont vu une bonne raison de s’installer en banlieue, d’autant plus que l’accès serait facilité par l’autoroute à péage.

L’essor de Kounoune

Au vue de l’urbanisation rapide des principales banlieues de la capitale, à l’instar de Mbao ou Keur Massar, et la conjoncture autour de Rufisque, il a fallu se tourner vers une nouvelle localité. Plus abordable au niveau du foncier pour la classe moyenne, rentable pour les promoteurs immobiliers, accessible et proche aussi bien du centre-ville que du pôle urbain de Diamniadio et de l’aéroport de Diass, le village de Kounoune semble idéal.
L’intérêt pour Kounoune, au début très faible, s’est accru au fil des années avec la concrétisation des ambitions de Maitre Abdoulaye WADE. Des constructions sortent de terre, des projets immobiliers pilotés par des promoteurs y voient le jour et le prix terrains de 150 m2 par exemple, jadis à 2 000 000 FCFA (deux millions de FCFA), grimpe au point d’atteindre aujourd’hui les 6 000 000 FCFA (six millions de FCFA).

L’eldorado des primo-acquéreurs

La formule proposée par les spécialistes de l’immobilier est simple : Vous désirez être propriétaire d’une habitation à Kounoune ? Vous pouvez vous constituer en coopérative, en association, en groupement etc… ou tout simplement être seul. Ils vous accompagnent en vous proposant des lotissements viabilisés ou non, en réalisant les travaux, du gros œuvre à la finition, le tout financé en fonds propres ou avec un prêt octroyé par une banque partenaire. Il ne vous reste qu’à prendre possession de votre bien et à commencer le remboursement du prêt. Devant une offre pareille, beaucoup de jeunes cadres y ont vu l’opportunité de devenir enfin propriétaire.

On parle de cité Asecna, cité Senelec, cité Gendarmerie et d’autres au nom moins connu. Des F2, F3, F4 et F5 remplacent les paysages arides d’antan. Les habitants s’improvisent gérants de quincaillerie et de tout matériel de construction. Partout des bâtiments en cours de réalisation. De la station d’essence juste à côté d’un grand industriel de l’agroalimentaire, à la sortie n°9 de l’autoroute à la réserve miliaire française située plus loin, plus aucun lot n’est disponible. Chaque jour, de nouveaux arrivants, des débuts de projets Kounoune se rempli à vue d’œil.

Les 25 km de route, ainsi que les 1 000 FCFA de péage pour les plus pressés, ne semblent pas décourager cette catégorie de primo-accédant dont le rêve à court terme est de sortir de l’enfer des loyers exorbitants de Dakar et d’être enfin chez eux.

Ditoma ALETA


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